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Confessions d'un tueur à gages
14 juillet 2008

Confessions d'un tueur à gages : Dangereuse partie

Paris, dans un sous sol.

 

 

Je me sens perdu dans la musique, la fumée de cigarette à l'odeur acre masquant la transpiration des jeunes danseurs. Seul en face de trois hommes qui rêvent de m'humilier, et juste derrière moi la présence de Simon un ancien compagnon.

 

 

Les regards sont braqués sur moi. Ils m'observent attentivement, surveillent mes mains tandis qu'un gros mafioso distribue les cartes de poker tout en mâchouillant un cigare. L'air mauvais , il m'envoie mes cartes.

 

 

Le gros pose ensuite une liasse énorme de billets sur la table, il regarde les autres joueurs. Le premier décide de se coucher, le second de suivre. Je regarde l'argent sur la table, j'en ai besoin pour partir à Moscou, besoin pour retrouver Malabar.

 

 

Je prends dans la main mon briquet, il symbolise une partie de mon passé que je croyais enterré et voilà que le sort de nouveau à la lumière du jour. Je n'ai plus fumé depuis ce jour là, je n'ai plus utilisé ce briquet depuis que j'ai brûlé le Maria.

 

 

Je jette le briquet au milieu de la table.

 

 

Je regarde de nouveau mes cartes, je n'ai rien d'autre qu'une paire de trois dépareillé.

 

  • Je pense que personne ne va relancer ? Demande le gros.

 

Ils se contentent de ricaner. Le gros me fait signe de montrer mes cartes. Je baisse ma main et découvre les cartes. Il éclate de rire puis dévoile un brelan de roi. Ma gorge se serre. Le mafioso tends la main et récupère la mise.

 

 

Il commence à jouer avec mon briquet, le fait tourner dans les mains puis allume un nouveau cigare avec celui-ci.

 

  • Sens cette odeur Khasar. Celle de la victoire pour moi, celle de ta défaite !

  • Je continue, il reste mon revolver.

  • Comme tu voudras...

 

Il recommence à distribuer les cartes. Cette fois ci, j'ai une double paire : deux reines et deux cinq. Ils misent tour à tour une somme colossale. Je sens ma gorge se serrer de nouveau à la vue de tout cet argent. Mes mains commencent à trembler de nouveau. C'est fâcheux pour un tueur à gages. Ils ne manquent pas de le regarder et de se moquer de moi.

 

  • C'est votre homme de main qui possède mon revolver.

  • Je vais le chercher.

 

Simon se lève aussitôt et réapparaît quelques instants plus tard l'arme à la main. Il fait mine de me viser et tirer. Puis il pose l'arme au centre de la table.

 

 

Je pousse un soupir. J'abats mes cartes. Le mafioso me suit aussitôt, découvrant un full.

 

  • Encore une fois je gagne.

 

Sa main poisseuse attrape mon revolver pour le poser près de lui.

 

  • T'as plus rien Khasar. Plus rien !

 

Je vois trouble, le sang ne semble plus me monter à la tête. Je suffoque, je ne vais quand même pas crever ici comme un rat. Je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas.

 

 

Simon se lève.

 

  • Tu sais, même les plus grands finissent un jour par tomber.

  • Simon, tu vas pas me tuer quand même. Pas comme ça.

  • Je vais me gêner.

 

Il sort de sa poche la balle aux reflets argentés. L'embrasse et la fait glisser dans la barillet de son pistolet. Il pose le canon sur ma tempe. Je sens la morsure froide de l'arme et la peur qui se distille dans tout mon être.

 

  • J'ai encore une mise !

  • Ah ?

  • Je veux jouer ma vie !

 

Simon me regarde puis me sussure à l'oreille.

 

  • Elle ne vaut plus rien aujourd'hui...

 

Je vais mourir. J'ai encore plein de chose à faire, mais je vais mourir ici.  Je ferme les yeux.

 

  • Laisse Simon. L'enjeu me plaît. Je veux bien suivre.

  • Comme tu voudras.

 

Simon prends le paquet de carte, mélange puis distribue. Nous en serons que deux joueurs cette fois ci. Le mafioso pousse son argent une fois de plus au centre de la table.

 

 

Je regarde mes cartes et sent mon coeur bondir. Je tiens entre mes mains un carré de roi. Je suis sauvé. Je vais pouvoir m'en sortir.

 

  • Personne ne relance j'imagine ?

 

Je ne prends pas la peine de répondre. Je pose mes cartes, Simon pousse un juron. Il ne s'attendait pas à ce que je puisse avoir une telle main.

 

 

Le gros relève la tête et me regarde.

 

  • Tu as une chance incroyable. Enfin presque...

 

Il baisse les cartes à son tour. Dévoilant un carré d'as. Je manque de m'étouffer. Et le rire perçant de Simon me glace. Il se baisse vers moi et me montre son oeil mort.

 

  • Tu  connais l'adage Kha' ? Oeil pour oeil, dent pour dent ! Et même plus. T'as parié ta vie.

 

Une fois de plus l'air me manque. Il faut que je reste calme. Il doit exister une solution. Il existe forcément une solution. Je ne peux pas mourir comme ça !

 

 

Je serre le poing et l'écrase sur le nez de Simon. Ses acolytes se lèvent et sortent leurs armes en même temps. Je saute sur la table et récupère mon flingue près du mafioso.

 

 

Les hommes commencent à me tirer dessus. Je tire plusieurs fois dans les spots. Plongeant la salle dans le noir. Des cris commencent à fuser parmi les danseurs. Je vois la mafioso s'approcher de moi. Je tire une fois. Il tombe raide. Je m'empresse de recharger.

 

 

Je me lève, prends l'argent sur la table et court vers la sortie. Simon me repère et se met à courir derrière moi. Il tire plusieurs fois dans le vide.

 

 

Je continue de courir. Puis une balle me fauche la jambe. Je tombe et m'éclate le visage sur le sol. Je me tourne vers Simon et tire deux fois. La première balle part au dessus de son épaule, la seconde se fige dans son flanc droit. Il tombe tandis que je me relève.

 

 

J'ai le souffle court. Ma jambe me lance atrocement, mais je sais que je ne dois pas m'arrêter. Il le faut absolument ! Je quitte le sous sol, il fait frais dehors. Je sens la caresse apaisante des premières lueurs de l'aube : j'ai survécu !

 

     

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